La quête de la science religieuse

Publié le 7 octobre 2024 à 19:39

Il y a dans la quête de la science religieuse une saveur unique, un goût que je ne trouve nulle part ailleurs. Chaque jour, je me plonge dans cet océan de savoir, m’efforçant de comprendre et de méditer ce qu’Allah (ﷻ), dans Sa sagesse infinie, a révélé. Et dans cette recherche, il y a quelque chose de profondément apaisant, quelque chose qui nourrit l’âme d’une manière que je n’aurais jamais pu imaginer avant de m’y engager pleinement. C’est comme si chaque mot que je prononce, chaque verset que je médite, m’ouvrait une porte vers une réalité plus vaste, plus pure, où tout ce qui m’entoure prend un sens nouveau.

Je ressens une joie incommensurable dans cet effort constant. Lorsque je suis fatigué après de longues veillées à étudier, après des journées où je me déplace d’un endroit à l’autre pour aller à la rencontre de mes chouyoukhs, pour approfondir ma compréhension, cette fatigue ne me pèse pas. Au contraire, elle devient pour moi une source de bonheur. Elle est le signe tangible que j’ai donné de moi-même, que j’ai consacré mon énergie à quelque chose de bien plus grand que moi. C’est une fatigue bénie, une fatigue qui élève.

Car ce n’est pas une simple fatigue physique, c’est une fatigue qui me fait grandir intérieurement. Chaque instant que je consacre à la recherche de la science, est un moment où je sens que je me rapproche de mon Créateur. Ces heures d’étude sont un pont vers Lui, et chaque sacrifice que je fais sur ce chemin m’apporte une paix intérieure que je ne retrouve dans aucune autre activité.

Il est vrai que cela peut paraître paradoxal aux yeux de ceux qui ne partagent pas cette quête. Certains pourraient penser que la fatigue est un obstacle, qu’elle devrait me dissuader, me ralentir. Mais en réalité, elle est le témoignage vivant de l’importance de cet engagement. Elle est comme le sceau qui atteste de la valeur de mon effort. C’est une fatigue précieuse, une fatigue que je chéris, car elle me rappelle que je n’ai pas pris ce chemin par hasard. Chaque jour, je choisis de continuer, de m’efforcer, et de persévérer malgré les difficultés.

J’aime ce que je ressens lorsque je passe des nuits entières à veiller sur des livres, à réviser mes leçons, à méditer sur les paroles divines. Ce sont des moments privilégiés, des moments où le monde semble s’arrêter, où seul compte ce lien intime que je tisse avec la connaissance sacrée. Et ce lien, je le construis à chaque instant, même dans les plus petits détails, même dans les moments où je suis épuisé. Cette fatigue n’est pas un frein, c’est le témoin de ma détermination, de ma volonté de poursuivre ce voyage spirituel, aussi exigeant soit-il.

Il y a une profonde satisfaction à ressentir que mes efforts ne sont pas vains. À chaque étape, je découvre de nouveaux horizons, de nouvelles profondeurs dans la compréhension du Coran et des enseignements prophétiques. Chaque difficulté que je surmonte, chaque fatigue que je ressens est une victoire, un rappel que cette voie que j’ai choisie est celle de l’épanouissement et de l’accomplissement personnel.

Lorsque je réfléchis à cette quête, je réalise à quel point elle me transforme. La fatigue, loin de m’épuiser, me régénère spirituellement. Elle est le signe que je donne tout ce que j’ai, que je ne me contente pas du minimum, mais que je cherche à atteindre ce qui est au-delà, ce qui est véritablement précieux aux yeux de mon Seigneur.

C’est un bonheur rare, un bonheur pur, celui que l’on ressent quand on sait que chaque minute consacrée à cette recherche est un investissement pour l’éternité. Cette quête de la science religieuse, cette soif de comprendre les subtilités du Coran, me fait découvrir un monde qui dépasse la simple connaissance intellectuelle.

Aujourd’hui, pendant que je révisais la sourate 17 Al Isrâ’ avec les différentes lectures, j’arrive au verset numéro 13 :

«وَكُلَّ إِنسَانٍ أَلْزَمْنَاهُ طَائِرَهُ فِي عُنُقِهِ ۖ وَنُخْرِجُ لَهُ يَوْمَ الْقِيَامَةِ كِتَابًا يَلْقَاهُ مَنشُورًا»

« Et au cou de chaque homme, Nous avons attaché son œuvre.

Et au Jour de la Résurrection, Nous lui sortirons un écrit qu'il trouvera déroulé »

Je lis alors pour chaque lecture selon ses règles et ses voyelles, et sans surprise, je lis pour Ibn ‘Âmir Ach-Châmî « يُــلَــقَّــٰــهُ » au lieu de « يَــلْــقَــٰــهُ » et ce sont deux sens différents non contradictoires. Le sens de la majorité des lectures est que le jour du jugement chacun trouvera son livre avec ses actes affiché devant lui. Alors que pour Ibn ‘Âmir Ach-Châmî le sens est que le livre viendra à toi. Et ce sens en cache beaucoup d’autres. Ce qui signifie que le jour du jugement, certains vont vouloir nier et refuser de prendre leur livre où tous leurs actes sont écrits, mais le livre viendra de force jusqu’à eux. Ils ne pourront fuir.

J’avais l’impression de découvrir cette différence de lecture, mais en réalité, Allah (ﷻ) a voulu que son sens me soit approché ce jour jusqu’à qu’une préoccupation pensive maladive m’attrape. C’est une rencontre quotidienne avec la sagesse divine, une rencontre qui m’apporte à chaque fois une paix intérieure, malgré la fatigue apparente.

Oui, je suis fatigué parfois, mais cette fatigue est douce. Elle est le signe que je progresse, que je m’efforce, et que je grandis dans ce chemin que j’ai choisi. Et ce bonheur que je ressens à travers cette fatigue, ce bonheur simple mais profond, est un cadeau inestimable. C’est le fruit de cette quête, une quête qui m’enrichit jour après jour, et qui, je le sais, continuera de me nourrir tant que je resterai fidèle à cet engagement.

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